Alors que les premiers téléskis permettaient de transporter confortablement les amateurs de sports d’hiver vers le haut de la montagne, faisant ainsi des sports d’hiver un sport de masse, ils présentaient un inconvénient majeur : comme les skieurs devaient faire glisser leurs skis sur la neige, les téléskis ne fonctionnaient pas sans neige au sol. En été, les remontées mécaniques n’étaient donc pas utilisables, ce qui a conduit aux premières réflexions sur la manière dont les touristes pouvaient être transportés en haut de la montagne en dehors de la saison hivernale, par exemple pour faire de la randonnée. C’est ainsi qu’est né le télésiège. SnowTrex sait qu’entre-temps, ce ne sont pas seulement les amateurs de randonnée qui en profitent, mais aussi tous les amateurs de sports d’hiver.
Qu’est-ce qu’un télésiège ?
Par télésiège, on entend une remontée mécanique qui parcourt une boucle sans fin sur un câble tracteur. Des sièges sont fixés au câble tracteur, dans la plupart des cas pour une ou deux personnes, mais pas plus de huit. En Europe, les télésièges sont équipés d’un garde-corps, ce qui n’est pas toujours le cas en Amérique du Nord.
Contrairement aux téléskis, où les amateurs de sports d’hiver font glisser leurs skis le long du sol, les passagers d’un télésiège flottent dans les airs. On distingue les télésièges à pinces fixes et les télésièges débrayables.
Télésièges à pinces fixes : Du téléski à pied au téléski à crinoline
La forme la plus simple est celle des télésièges à pinces fixes. En Autriche, ils sont appelés « Sessellift », dans les pays anglophones, ils sont appelés « fixed grip chairlift » (dans le langage courant, seulement « chairlift »). Ils sont dits « à pinces fixes » parce que la barre du câble tracteur est solidement fixée au dispositif de siège. Comme pour le téléski, les amateurs de sports d’hiver montent et descendent pendant que le téléski est en marche, le télésiège ne s’arrête pas. Dans les installations plus modernes, des tapis roulants aident à l’embarquement et au débarquement. Sur certains télésièges, des employés des remontées mécaniques ralentissent la vitesse aux stations.
Le premier télésiège à pinces fixes du monde n’avait qu’un seul siège pour une personne et était une sorte de téléski à pied. Il fonctionnait exactement comme un téléski : la vitesse était toutefois plus lente, ce qui permettait aux passagers de suivre ou de laisser traîner leurs pieds au sol pendant le trajet. L’ingénieur suisse Ernst Constam a finalement eu l’idée de remplacer les archets par des fauteuils. C’est ainsi que le premier télésiège a vu le jour en 1943 au col du Joch à Engelberg. Pour être précis, il s’agissait d’un télécombi sur lequel étaient installés aussi bien des archets que des sièges et des cabines. Les passagers pouvaient donc choisir eux-mêmes leur mode de transport. Les garde-corps étaient la variante la moins chère, tandis que les nacelles étaient en quelque sorte le transport de première classe.
En 1954, le premier télésiège à pinces fixes du monde a été mis en service avec des sièges exclusivement biplaces. Cela présentait de nombreux avantages : il était possible de transporter davantage d’amateurs de sports d’hiver et le ski devenait plus convivial. Dans les années 1980, la capacité est passée à quatre personnes dans de nombreux endroits.
Parmi les formes spéciales de télésièges à pinces fixes, on trouve les téléskis à corbeille, très populaires en Italie. Les skieurs sautent dans des cages debout et montent ainsi la montagne. Une autre forme particulière intéressante est celle des télécabines à mouvement continu qui s’arrêtent simultanément en haut et en bas de la station, ce qui permet aux amateurs de sports d’hiver d’embarquer et de débarquer plus facilement. Toutefois, ces remontées mécaniques à mouvement groupé n’ont pas encore réussi à s’imposer dans de nombreux domaines skiables, car ils sont plus coûteux et les exploitants de téléskis préfèrent utiliser les remontées mécaniques à mouvement groupé débrayables, plus populaires.
Télésièges débrayables
Les télésièges débrayables sont apparus en même temps que les télésièges à pinces fixes. Leur histoire remonte toutefois aux téléphériques à matériel du 19e siècle.
Les télésièges débrayables ou « detachable chairlifts », comme on les appelle en anglais, se distinguaient principalement des télésièges à pinces fixes par le fait que les sièges se détachent automatiquement du câble dans les stations grâce à un mécanisme. Ainsi, le rythme est ralenti au sommet et dans la vallée, ce qui permet aux amateurs de sports d’hiver de monter et de descendre plus confortablement. Afin de ne pas limiter trop fortement la capacité de transport, les télésièges débrayables circulent plus rapidement entre les stations que les télésièges à pinces fixes.
Le premier télésiège débrayable au monde a été construit en Suisse peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale et pouvait transporter deux personnes. Celles-ci étaient alors assises perpendiculairement à la pente, ce qui devait leur offrir une meilleure vue. Mais l’inconvénient de cette construction était que les amateurs de sports d’hiver devaient déchausser leurs skis, ce qui rendait l’embarquement et le débarquement plus compliqués.
Ce n’est qu’au milieu des années 1970, lorsque les télésièges débrayables ont été construits parallèlement au sens de la marche, permettant ainsi aux amateurs de sports d’hiver de garder leur équipement, que ces remontées se sont imposées dans de nombreux domaines skiables.
Parmi les formes spéciales, on trouve, comme nous l’avons déjà mentionné, les télécabines ainsi que le télécombi. Cette remontée dite « télémix » propose à la fois des sièges et des cabines sur un seul câble tracteur. Les skieurs expérimentés, qui peuvent monter et descendre rapidement, peuvent choisir les sièges. Les débutants ou les enfants préfèrent donc souvent les cabines.
Entre-temps, les télésièges sont également reconnus par les domaines skiables comme un instrument de marketing. Les garde-corps, qui s’ouvrent et se ferment automatiquement, doivent permettre aux passagers de se sentir plus en sécurité. Les télésièges chauffés ainsi que les cabines étanches aux intempéries, appelées « bulles », doivent attirer les amateurs de sports d’hiver grâce à un facteur de confort accru.
Le bon comportement dans le télésiège
La meilleure façon de prendre le télésiège en toute sécurité est de connaître les règles de comportement et de les respecter. La plupart des accidents et des chutes surviennent à l’entrée et à la sortie du télésiège. Il convient d’être particulièrement prudent à cet endroit mais ce n’est pas la seule chose qui requiert de l’attention :
Faire la queue
Comme pour le ski, faire la queue pour les télésièges implique de tenir compte des autres. Cela signifie que les amateurs de sports d’hiver attendent patiemment, ne poussent pas, font la queue correctement et ne se bousculent pas. S’il y a du personnel aux remontées mécaniques, il faut toujours suivre les instructions des employés. Si l’on a besoin d’aide pour monter, il est conseillé de l’annoncer suffisamment tôt afin de ne pas retarder inutilement les passagers suivants.
Il peut y avoir différentes formes de files d’attente. Soit il y a une file, auquel cas il suffit de se mettre derrière, soit il est possible de monter de différents côtés. Pour cela, il vaut la peine de se mettre d’accord avec les autres passagers afin que chacun sache qui s’assoit où. Cela permet d’éviter une longue attente pour les conducteurs suivants ainsi que des chutes parce qu’il faut peut-être encore échanger les places.
Il y a souvent une file d’attente séparée (single line) pour les personnes qui voyagent seules. Dès qu’une place est libre sur le télésiège, le remplissage se fait. Les écoles de ski s’en servent également pour transporter les jeunes enfants qui ne peuvent ou ne doivent pas prendre le télésiège seuls.
Embarquement
Lorsque c’est le tour de la personne qui attend, elle se dirige rapidement vers le point d’embarquement, pour aller sur le tapis roulant menant aux barrières du télésiège. Les bâtons de ski restent dans une main. Les snowboarders descendent de la fixation arrière. Un regard en arrière vers le fauteuil et la main libre aident à monter en toute sécurité. Si l’on emporte un sac à dos, il est préférable de le porter sur le devant, autour de la poitrine. Ainsi, les amateurs de sports d’hiver ne poussent personne involontairement. En plus, il faut veiller à ce que les boucles ou les sangles du sac à dos ne se coincent nulle part lors de l’embarquement et du débarquement.
Fermer l’anse
Dans certains télésièges, le garde-corps doit être fermé manuellement. Dans ce cas, il y a soit un signal qui indique quand le faire, soit une concertation avec les partenaires du fauteuil. Ainsi, le garde-corps ne doit pas être abaissé pendant que d’autres personnes s’assoient ou s’alignent.
Conduite
Pendant le trajet, les skieurs doivent rester calmes et ne pas se balancer d’avant en arrière pour faire vaciller le télésiège. De plus, le garde-corps doit être maintenu fermé.
Les passagers ne doivent en aucun cas quitter le télésiège en sautant pendant le trajet. Même dans les endroits où cela est peut-être possible (par exemple lorsqu’il y a beaucoup de neige et que le télésiège passe près du sol), c’est absolument interdit.
Pour des raisons de protection de la nature, il est également strictement interdit de fumer et de jeter des déchets pendant la remontée. Il convient également de bien tenir son propre équipement et de l’attacher de manière à ce que rien ne puisse tomber.
S’arrêter en cours de route
Si le télésiège s’arrête pendant le trajet, il faut rester assis calmement. S’il y a des enfants dans le télésiège ou si d’autres passagers s’agitent, il faut les calmer. La règle la plus importante est de garder son calme et de suivre les instructions du personnel. Les passagers ne devraient jamais agir de leur propre chef ou même essayer de sauter. Les télésièges roulent souvent plus haut que ce que l’on croit et le risque de blessure est donc élevé.
Avant de sortir
Le débarquement se déroule au mieux si les passagers s’y préparent à temps. Pour cela, il est absolument conseillé de garder son équipement ensemble, de rester attentif et, juste avant l’arrivée, de soulever légèrement les skis de leur support et la pointe des skis. Ainsi, les skis ne s’enfoncent pas dans la neige, ce qui réduit le risque de blessure.
Les garde-corps automatiques s’ouvrent environ 20 secondes avant le débarquement. S’ils doivent être ouverts manuellement, la plupart des installations disposent de panneaux d’information, de personnel de remontée ou de feux de signalisation qui indiquent quand les garde-corps peuvent être ouverts. Avant cela, tous les skieurs doivent se concerter afin que chacun soit prêt à ouvrir.
Sortir
Les télésièges ont typiquement deux phases à la station supérieure. Il y a d’abord un plat sur lequel les skis se posent, mais les bâtons sont encore tenus dans une main, avant de se pousser du téléski avec l’autre main et de trouver l’équilibre. Vient ensuite une légère pente qui aide à glisser rapidement hors de la zone de sortie. En effet, les skieurs et snowboarders ne devraient pas s’y attarder trop longtemps afin de ne pas gêner les skieurs suivants ou d’être heurtés par le télésiège. Ce n’est que lorsque l’on est suffisamment éloigné du télésiège que l’on prend les deux bâtons en main et que la descente commence. Cela est donc important, car l’utilisation trop précoce des bâtons peut soit les endommager, soit provoquer des chutes. Par exemple, d’autres passagers peuvent être touchés par les bâtons ou les bâtons peuvent rester coincés dans la neige, ce qui augmente le risque d’endommager le matériel.
Celui qui tombe en descendant du ski devrait essayer de se redresser le plus vite possible et de continuer à glisser. Ceux qui n’y parviennent pas peuvent se rouler sur le côté pour ne pas gêner les autres skieurs qui descendent. Si les sportifs d’hiver ont de plus grandes difficultés, ils donnent une indication au personnel des remontées mécaniques. Celui-ci est généralement très attentif et serviable et arrête le télésiège si nécessaire.
Sinon, il est important de respecter les marquages et les panneaux sur le télésiège. Des indications telles que « Ne pas se balancer » ou « Relevez le garde-corps » doivent être suivies pour votre propre sécurité. Ces indications ne sont pas toujours formulées. Parfois, des pictogrammes, comme une flèche pointant vers le garde-corps, indiquent ce qu’il faut faire.
En télésiège avec des enfants
Les personnes qui voyagent en télésiège avec des enfants doivent tenir compte de certaines particularités. Ainsi, les règles concernant les enfants autorisés à monter seuls dans le télésiège et les cas où un accompagnateur est nécessaire varient d’un pays à l’autre. En Suisse, par exemple, tous les enfants à partir de six ans peuvent monter seuls, en Allemagne, seuls les enfants en âge scolaire peuvent monter dans le télésiège sans accompagnateur et en France, c’est la taille (au moins 1,25 mètre) qui est déterminante.
Les règles concernant l’accompagnateur varient également d’un pays à l’autre. Dans certains pays, il doit s’agir d’un parent ou d’un tuteur, dans d’autres, une personne âgée d’au moins 16 ans suffit. Certaines stations de ski ont même des pistes spéciales pour les enfants des écoles de ski.
Si des enfants ou même des débutants nerveux prennent le télésiège, il est utile de les rassurer pendant le trajet et de leur expliquer à nouveau les règles. Ceux qui sont plus expérimentés devraient se charger de relever et de fermer les garde-corps.
Pendant la descente, il faut rappeler aux enfants de ne pas s’asseoir trop en avant sur le bord et de rester calmes, sinon ils risquent de tomber. Lors de la descente, il est possible d’aider les enfants et les débutants si nécessaire ou, le cas échéant, d’indiquer au personnel des remontées mécaniques de ralentir un peu la cadence.
En général, il est recommandé d’apprendre aux enfants à utiliser un télésiège dans une école de ski. Ainsi, même les plus petits prennent le télésiège en toute sécurité.
FAQ sur les télésièges
Quelle est la différence entre un télésiège à pinces fixes et un télésiège débrayable ?
Dans le cas du télésiège à pinces fixes, la perche et le dispositif d’assise sont solidaires du câble. Dans le cas du télésiège débrayable, en revanche, le siège se détache du câble.
À quoi les skieurs doivent-ils faire attention lorsqu’ils montent et descendent du télésiège ?
Comme la plupart des accidents dans les télésièges se produisent à l’embarquement et au débarquement, une prudence particulière s’impose à ces moments-là. Il s’agit notamment de ne pas se bousculer, de faire attention aux autres et de rester calme, mais aussi de ne pas traîner et de suivre les instructions du personnel des remontées mécaniques ou des panneaux.
Comment les skieurs se comportent-ils lorsqu’ils tombent en descendant du télésiège ?
Ceux qui le peuvent se relèvent le plus vite possible et sortent de la voie de sortie. Sinon, il est conseillé de se rouler sur le côté afin de ne pas gêner les autres passagers, ou alors la personne qui est tombée donne une indication au personnel de l’ascenseur.
À quoi les amateurs de sports d’hiver doivent-ils faire attention lorsqu’ils prennent le télésiège avec des enfants ?
Selon le pays, il existe des règles différentes concernant le moment où les enfants peuvent prendre le télésiège seuls et qui peut être un accompagnateur. Si l’on skie avec des enfants, il convient de leur expliquer au préalable les règles de comportement, de les calmer s’ils s’agitent et de les aider. En plus, l’utilisation des télésièges peut être apprise dans des écoles de ski pour enfants.